Histoire du camping
Les origines du camping à nos jours
Grâce à son authenticité et sa praticité, le camping a toujours marqué les différentes époques de l’histoire. Même de nos jours, il ne cesse de s’évoluer et devient « hôtellerie de plein air ». Avant qu’il ne devienne une activité réalisée dans des hébergements dits « prêt-à-vivre », il faut savoir que l’art de camper existait bien avant Jésus Christ.
Etymoligie du mot camping
Nombreuses sont les origines du « camping ». Il vient à la fois du mot français « camper » et du mot anglais « to camp » qui veut dire « établir son camp ». Ces deux mots se sont mélangés lors de la conquête normande de l’Angleterre, dirigée par le duc de Normandie Guillaume le Conquérant pour donner naissance au camping. Lucien Baudry de Saunier, un campeur français utilisait ce mot pour la première fois dans son écrit : « le Touring club de France ».
Toutefois, ce terme est également tiré du mot latin « campus » qui veut dire « faire campos ». C’était au XIXe siècle et le terme campus désignait l’arrêt de scolarité pour que les enfants puissent aider leurs parents dans des travaux agricoles pendant la moisson. Il n’est plus évident de se contenter de la définition du mot « camping » selon Larousse. Dans ce dictionnaire, il s’agit d’une activité de plein air qui consiste à vivre sous une tente et avec des matériels adéquats. Grâce à la démocratisation de cette activité, elle devient une « hôtellerie de plein air » dans laquelle toutes les activités et les équipements sont déjà à la disposition des campeurs.
Camping : une activité vieille de 1000 ans avant J-C
Contrairement à ce que vous pouvez penser, le camping était déjà pratiqué par les nomades lorsqu’ils veulent se reposer. Bien évidemment, ce terme n’existait pas encore, mais ces hommes utilisaient des toiles pour établir leurs camps avant de reprendre leur route. À l’époque romaine, les soldats utilisaient des « pagan » (des grandes toiles en forme de pyramide) pour y vivre. Toutefois, ces tentes étaient réservées à ces militaires, et ce, pendant des siècles.
Avant la Première Guerre mondiale, la pratique du camping était considérée comme une activité de la bourgeoisie. Et pour cause, elle était réservée à des hommes qui disposent d’une bonne condition physique (les pratiquants du cyclotourisme, de la randonnée pédestre ou encore du canoéisme). Par contre, certains bourgeois veulent quitter les grandes villes à cause de l’air pollué par les industries. Eux, ils ont également utilisé de la tente. Ainsi, de nombreuses associations se sont créées : « le mouvement protestant anglais » et « la Coopérative d’Excursion » en 1844 ; « l’Association of Cycle Campers » en 1875 ; (mentionné en France dans « L’Auto » ; un journal sportif qui décrit l’art de camper des aristocrates anglais et leur déplacement en roulottes en 1903) ; le « Club Français de Camping » en 1910 ; les Campeurs de France en 1912.
De plus en plus de grandes organisations du camping se sont formées jusqu’à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Deux systèmes de camping ont aussi vu le jour : l’un par les organisations telles que le « Touring Club de France » ou le « Groupement des Campeurs Universitaires ». Elles publient des guides dédiées aux campeurs et créent des terrains de camping. L’autre système est le camping du « scoutisme ». Celui-ci préparait les jeunes garçons à un éventuel conflit.
Le camping, une activité qui ne cesse de se démocratiser
En 1936 où les congés payés sont apparus, le camping n’est plus réservé aux grandes organisations, ni au scoutisme. Des terrains de camping ont été créés par de nombreuses municipalités. Les zones en bord de mer sont les plus appréciées par les touristes. Ensuite, le camping familial est apparu.
Après la Seconde Guerre mondiale, et plus exactement dans les années 50, un « code du camping » a été créé par l’Union Française des Associations de Camping afin de limiter le tourisme de masse et donc le camping sauvage. Ce dernier a dégradé les espaces naturels. Depuis la présence de ces mesures jusqu’à aujourd’hui, les touristes préfèrent acheter des parcelles privées pour camper. Quant aux professionnels, ils ne cessent de proposer d’autres activités dans des hébergements « prêt-à-vivre ». C’est la transition vers « l’hôtellerie de plein air ».
Les origines du camping
Il est largement admis que Thomas Hiram Holding a été l’un des premiers promoteurs de cette activité qui remonte à plus d’un siècle. Depuis, le camping et le caravaning n’ont cessé de faire des adeptes dans le monde. On revient, ici, sur les origines du camping.
Les débuts du camping
Holding écrit le premier manuel du campeur en 1908. Ce livre décrit pour la première fois les bases du camping. La connaissance requise pour écrire ce livre a été acquise lors d'un voyage en train à travers les Prairies d'Amérique du Nord. Ce périple de 1200 km, Holding l’a entrepris avec sa famille en 1853. Il a alors que 9 ans. Auparavant, en 1887, il visite les hauts plateaux d'Écosse et décide de camper. De plus, Holding est également un cycliste passionné et fait un premier voyage à vélo en Irlande en mode camping. À cet effet, il conçoit du matériel de camping facile à transporter et part pour ce périple avec 4 amis.
La création de l’Association of Cycle Campers
En 1898, il rédige un livre tiré de cette expérience, "Cycle and Camp in Connemara". Ce livre est une invitation à le contacter. De cet appel et avec ceux qui le rejoignent, Holding crée l'Association of Cycle Campers en 1901 qui deviendra par la suite le Club de camping et de caravaning. Des personnes célèbres ont ensuite dirigé le Club. Le premier d'entre eux étant le capitaine Robert Falcon-Scott, célèbre explorateur connu sous le nom de « Scott of the Antarctic » qui occupe le poste de 1909 à 1912. Puis, ce fut Sir Robert Baden-Powell, connu comme fondateur du scoutisme.
Le premier camping
L’un des premiers campings se situe sur l’île de Mann, qui a ouvert en 1894. Puis, il connaît une expansion continue en termes de surface et de fréquentation au cours de la décennie suivante. Le camping attire alors plus de 600 personnes par semaine. En 1904, il faut l’agrandir pour pouvoir installer 1 500 tentes supplémentaires et un réfectoire. À ce moment-là, l’aventure et l’engouement pour le camping ne font que commencer.
Les Trente Glorieuses du camping
Avec l'apparition des congés payés, le camping apparaît en France à la fin des années 30. Mais, c'est durant les Trente Glorieuses, période de 1945 à 1975, qu'il connaît un développement spectaculaire. En effet, dans les années 50, le camping n'est pas très organisé et les campeurs s'installent fréquemment en bordure de route ou de mer, à quelques pas des plages. Beaucoup de familles s'équipent de tentes en toile, bien plus encombrantes que celles d'aujourd'hui, d'autres lui préfèrent la caravane ou encore le camping-car. Nous allons voir quelles sont les raisons qui ont boosté le camping durant cette période des Trente Glorieuses.
Le boom des vacanciers des Trente Glorieuses
Durant les Trente Glorieuses, les vacances entrent dans les mœurs. C'est avec la voiture un élément de la société de consommation qui se met alors en place. La grande transhumance des vacances d'été devient un fait de société massif. Cet envol des départs en vacances dont le taux passe, en France, de huit millions de vacanciers en 1951 à vingt millions en 1966 s'explique par différents facteurs. Ces derniers sont l’essor économique, qui permet l’élévation des revenus des ménages français, et l’allongement des congés annuels. Le camping est, après la résidence secondaire, le deuxième mode d’hébergement des touristes. Mer, plage, soleil, bronzage, ciel bleu et vie en plein air fixent une certaine image de régions, comme le Languedoc-Roussillon et la Provence littorales ainsi que la Costa Brava en Espagne. Ces lieux deviennent, par excellence, des pays de vacances, de loisirs et de camping. Inévitablement, cette période a conduit à un encadrement réglementaire plus renforcé et une l’établissement de bonnes pratiques dans la structures des campings dont les équipements se sont fortement améliorés.
Les raisons du boom camping
Au-delà des raisons économiques, de l’allongement de la durée des congés payés et de la démocratisation des moyens de transport (dont la voiture individuelle) d’autres facteurs rentrent en jeu dans l’expansion du camping durant ces années. Les gens ont commencé à se rendre compte des avantages du camping par rapport à une pension de famille ou un hôtel plus classique. D’abord les vacances en camping sont moins chères. En effet, le prix et la qualité des articles de camping s’améliorent et la location des emplacements est raisonnable. Puis, un plus grand sentiment de liberté. Enfin, un regain d’intérêt pour le plein air et la nature. On notera une facette particulière du camping, celle liée aux festivals. Le camping de festival a commencé à gagner en popularité dans cette période. Le camping a permis aux gens de rester à proximité des festivals. C’est notamment le cas des festivals de Provence et d’autres régions de France.
Un phénomène planétaire
Le camping a connu un essor durant cette période à l’échelle planétaire. Bien entendu, il s’agit d’abord de l’Angleterre pays qui a vu la naissance de cette activité. Les Anglais ont bien entendu fait du camping dans leur pays, mais aussi dans pas mal de pays du continent européen. A savoir, la France, l’Italie et l’Espagne. Aux États-Unis, ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale, lorsque la croissance du nombre de véhicules motorisés a permis aux gens de voyager plus loin avec leur équipement de camping que ce dernier a vraiment commencé à gagner en popularité. À noter que la plupart des Américains appartiennent à des clubs locaux. En Australie, les campeurs ont tendance à faire du camping sauvage, car il y a peu de structures réservées. Enfin, notons qu'aujourd'hui le camping gagne de plus en plus en popularité en Afrique et en Asie.
Camping et scoutisme, deux mouvements proches
On commencera par rappeler que Sir Baden Powell fut le troisième président du Club de camping. C’est dire la proximité des deux mouvements. Et, on peut affirmer ce truisme : « qui dit scout dit camp ». En effet, tous les jeunes scouts de tous les âges partent en équipe camper en pleine nature, relever des projets et s’engager. « Plus on s’avance, plus on s’engage dans la société", le délégué général des Scouts et Guides de France. Le maître mot des camps scouts c’est l’aventure. Un camp permet de faire vivre entièrement la méthode scoute. En effet, quel que soit leur âge, les scouts vivent des moments exceptionnels qu’ils ne peuvent pas vivre ni en famille ni à l’école. C’est ainsi que les jeunes vont acquérir de l’autonomie et de la confiance en soi qui vont en faire des adultes responsables, autonomes et sociables.
La place du camping dans le scoutisme
Le camp a toujours occupé une place centrale dans le scoutisme. C'est à la fois une expérience plaisante et d'apprentissage. Ainsi, les scouts-campeurs acquièrent des savoir-faire et modes de vie tels que l’hygiène et l’autodiscipline. Car, il faut être capable de monter des tentes, allumer un feu, utiliser un couteau, une scie, etc. De plus, le scout apprendra à lire une carte topographique, se repérer à la boussole et trouver son chemin pour atteindre son but. On le voit bien, on imagine mal un scoutisme sans camping !
Camping et Touring Club de France
C’est en 1890 qu’un groupe d’amateurs de vélo de Neuilly-sur-Seine crée le Touring Club France (TCF). Il faut rappeler que le vélo, tel que nous le connaissons aujourd’hui, prend alors sa forme quasi définitive. Ces pratiquants de la petite reine ont voulu inscrire cette pratique non comme un sport, mais comme une activité de tourisme. Le TCF se consacre uniquement au cyclisme les premières années puis s’ouvre à d’autres activités et au tourisme.
Touring Club de France et camping
La commission de camping du Touring Club de France se crée en 1912. Le but du TCF était alors « le développement du tourisme sous toutes ses formes, à la fois par les facilités qu’elle donne à ses adhérents et par la conservation de tout ce qui constitue l’intérêt pittoresque ou artistique des voyages ». Ainsi le TCF va se consacrer au développement du camping sous toutes ses formes. Du camping à la montagne, à la campagne et au bord de la mer. Le TCF se situe alors dans un développement sans précédent du tourisme pour tous. Ceci, notamment dans les années 30, dans une période propice avec les congés payés et l’extension des moyens de transport à un nombre croissant de vacanciers.
L’essentiel du Touring Club de France
Le TCF connaît alors un nombre important d’adhérents de près de 700 000 membres avant la Seconde Guerre Mondiale. Ce qui fait que cet organisme compte dans le tourisme de masse et la pratique du camping. Elle joue un rôle majeur avec le développement des colonies de vacances dans des refuges qu'elle loue ou possède. Ce sont alors les classes populaires qui en profitent. On notera la création des premiers « camps de toile » en 1930 et l'ouverture du camping international du bois de Boulogne en 1951. Malgré son succès, l’aventure du TCF prend fin en 1983, date à laquelle elle est dissoute, suite à une liquidation financière.
Camping et congés payés
Quand on parle vacances et donc aussi camping, on pense aussitôt à l’instauration, en 1936, pour tous les travailleurs de 15 jours de congés payés accordés par le Front Populaire. Ce temps de vacances a contribué au développement du tourisme de masse et de la pratique du camping pour les moins fortunés ou par choix délibéré. On fait le point sur ce lien entre congés payés et pratique du camping.
Brève histoire des congés payés
Avant 1936, le principe des congés payés en France était très limité. Alors que plusieurs pays les avaient déjà instaurés. Il en va ainsi, notamment, en Allemagne dès 1905. En France, donc, les congés payés restent cantonnés à quelques secteurs, malgré diverses tentatives législatives pour les généraliser, régulièrement retoquées par le Sénat. Les privilégiés sont d’abord les fonctionnaires de l'État qui bénéficient depuis un décret impérial du 9 novembre 1853 de Napoléon III de 15 jours de congés payés. En 1900, les salariés du tout jeune métro parisien obtiennent 10 jours. Puis, certains corps de métiers du privé vont accéder à ce privilège qui restera limité. Il faudra attendre le Front Populaire de Léon Blum pour l’accès à tous des congés payés. En 1955, la régie Renault accorde à ses salariés une troisième semaine. Le gouvernement généralise cette mesure en 1956. Puis, c’est une quatrième semaine qui est accordée 1969 et, enfin, une cinquième semaine en 1982.
L’engouement pour le camping et l’allongement des congés payés
En toute logique, cet allongement de la durée des congés payés s’est accompagné de la pratique du camping et du caravaning. Le goût pour les activités de plein air, le développement des infrastructures et l’augmentation du pouvoir d’achat ont concouru au développement de la pratique du camping et caravaning jusqu’à nos jours.
L’hôtellerie de plein air, un succès qui ne se dément pas
On définit l’hôtellerie de plein air, selon Wikipédia de la manière suivante : « L'hôtellerie de plein air (HPA), appelée également camping, est un secteur économique de l'hébergement touristique qui concerne l'activité de camping-caravaning et de parc résidentiel de loisirs (PRL), aménagé plus spécifiquement pour les habitats de types tentes, caravanes, maisons mobiles ou habitats légers de loisirs ». Le terme permet ainsi de différencier d'une part, l'exploitation stricte d'un camping traditionnel et d'autre part, l'hôtellerie traditionnelle dite « classée ».
Une appellation nouvelle et contrôlée
En France, des professionnels de la profession se réunissent vers la fin des années 1960. Ceci, pour constituer un syndicat professionnel dans lequel le terme est utilisé. L'Union nationale des camps aménagés de France (UCAF), créée dans les années 1950, évolue en 1963 pour devenir officiellement le 1er janvier 1964 la Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air (FNHPA). En 1973, un autre organisme professionnel prend le nom de Syndicat de l'hôtellerie de plein air. A noter, par ailleurs que pour la nomenclature de l'administration française tout comme pour l'INSEE, hôtellerie de plein air et camping sont synonymes.
Le mode d’hébergement préféré des Français
D’après l’INSEE et les instances gouvernementales, l’hôtellerie de plein air constitue la première offre d’hébergement touristique marchand en France avec environ 50 % des lits marchands et plus de 7 800 campings. Ce qui constitue, pour l’année 2016, plus de 700 000 emplacements.
En effet, le camping constitue le mode d’hébergement favori des touristes français et étrangers avec le premier parc en Europe et le second au monde derrière les États-Unis. On constate, depuis 20 ans, le développement dans ce secteur de l’offre locative vers les mobil-homes et les habitations légères de loisirs. Ce qui correspond aux attentes de la clientèle. A savoir, une solution de vacances qui allie les attraits du plein air et une demande de confort. Les modes d’hébergement se déclinent en caravane et camping-car, mobil-home et habitations légères de loisirs (HLL) et autres hébergements insolites. Le secteur a réalisé une nouvelle année record en 2018, avec quelque 125 millions de nuitées, une progression tirée notamment par les clientèles étrangères et les hébergements locatifs. À savoir, les emplacements équipés de mobil-home, chalets et autres yourtes qui réalisent plus de la moitié des nuitées.